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Elèves et orientation post bac



ls ont eu le baccalauréat, mais ne savent toujours pas pour quel type d’études opter. Leur avenir ne semble donc pas très clair. Une des raisons à cela : une mauvaise orientation. Il est donc très important que l’élève soit encadré par des professionnels qui l’aideront à trouver sa voie : les conseillers d’orientation. Ceux-ci ont un premier contact avec l’élève et ses parents dès la deuxième année du collège et le suivront jusqu’au baccalauréat.

Oui, mais, au Maroc comme ailleurs, les conseillers d’orientation ne dirigent pas toujours correctement l’élève. Un mauvais conseiller se basera sur les notes de celui-ci : les matières où il est le mieux noté détermineront ainsi son avenir professionnel. Pire, d’autres se contentent de donner de simples informations sur les branches à suivre et font pleuvoir les flyers et autres brochures. À l’élève, donc, de se documenter et de rechercher lui-même des informations sur la branche qu’il souhaite choisir. Un bon conseiller, lui, s’appuiera d’abord sur ce que désire l’élève pour son avenir professionnel. Celui-ci doit donc avoir une idée plus ou moins précise du métier qu’il veut exercer, et ce dès 12-13 ans, ce qui n’est pas toujours facile.

«À 12 ans, on est encore un enfant. Lorsqu’on m’a demandé ce que je voulais faire plus tard, je n’ai pas su répondre. Pour moi, le monde du travail était encore loin ! Je ne voulais même pas y penser, cela me faisait peur», confie Amina.
En effet, les jeunes ne peuvent pas, du jour au lendemain, se transformer en personnes capables de se projeter dans l’avenir. C’est la raison pour laquelle beaucoup d’élèves sont désorientés après le bac.

Seule une minorité de bacheliers sait donc vers quelle branche se tourner ensuite. Les autres ont tendance à papillonner et se dirigeront finalement vers une université ou une école privée, sans pour autant que la filière ne colle avec leurs attentes. «On nous a dit d’aller là, alors on y va… Et puis, aujourd’hui, il n’est plus possible de rechigner, il faudra bien trouver un travail pour gagner sa vie. Et pour ça il faut des diplômes», intervient Mehdi. Outre le problème lié à l’orientation, les élèves seront aussi confrontés au problème de l’effectif des établissements. Pour limiter les places et ne retenir que les meilleurs, certaines écoles imposent un concours d’entrée. «D’après ce que l’on m’a dit, il y a plus de 3 000 inscrits à la faculté de médecine dentaire, mais ils n’en retiendront que 150 environ…», déclare Hicham, enseignant en faculté de médecine. Ceux qui ne réussiront pas le concours, iront chercher leur bonheur à l’étranger : Belgique, Roumanie, Sénégal, Tunisie… et contrairement à ce que l’on pourrait penser, moins en France. En effet, nombre d’établissements français imposent des conditions draconiennes qui découragent les futurs étudiants…

Quels débouchés pour l’élève ?


Si certains élèves souhaitent intégrer une école à tout prix, d’autres comptent bien s’accorder une année sabbatique, voire plusieurs. C’est le cas de Rachid, jeune bachelier : «Je n’ai pas le choix, je dois intégrer une bonne école pour réussir ma vie. Et pour ça, il faut avoir les moyens de se la payer. Je vais aller travailler quelque temps, mon salaire me permettra de payer mes futures études, car mes parents n’en ont pas les moyens…», confie le jeune homme.

Niveau filière, un scientifique ayant obtenu un très bon résultat à son examen se verra ouvrir les portes des classes préparatoires aux grandes écoles d’ingénieurs, mais aussi aux facultés de médecine ou de chirurgie dentaire. On conseille généralement à un excellent élève technique de se diriger vers une filière commerce, gestion, économie, finances, comptabilité, marketing, audit… Toutes ces branches forment des cadres dont le marché du travail est encore friand. Pour un bon littéraire, en revanche, l’éventail n’est pas aussi large… Celui-ci pourra se tourner vers les métiers du tourisme, de l’hôtellerie, du journalisme, de la communication ou opter pour une carrière de juriste.

Quel avenir pour les moins bons élèves ?


Les bacheliers doivent faire face à un système d’enseignement très sélectif. En effet, il faut décrocher le bac avec au minimum 15 de moyenne pour postuler dans de bonnes écoles.
Ceux qui ont juste la moyenne générale, ou un peu plus, sont donc mal partis : l’éventail de choix se présentant à eux est très limité. C’est notamment le cas des élèves ayant obtenu leur diplôme à la session de rattrapage. «Le plus gros des troupes intégrera les facultés ouvertes (droit, lettres, sciences). Ceux qui ont des mentions pourront passer les concours des facultés et des écoles. Il y a aussi les écoles privées, avec ou sans concours, selon la qualité des études.
 Ceux qui ne seront pas acceptés iront en faculté de sciences ou dans les écoles privées s’ils en ont les moyens», affirme Hicham.

Mais pour notre enseignant, bonne moyenne ou non, un autre problème majeur se pose : la barrière de la langue. «L’enseignement supérieur est à 80% en français, mais les étudiants ont de plus en plus de difficultés à assimiler les concepts, car ils ont étudié les matières scientifiques en arabe.
Et ça, c’est un problème qui doit être réglé à la base, dans le primaire et le secondaire. Sinon on continuera à donner le baccalauréat à des étudiants qui ne maîtrisent pas du tout la langue dans laquelle ils vont étudier. Alors qu’on attend d’eux, quand ils arrivent à la fac ou dans une grande école, qu’ils maîtrisent déjà la langue pour pouvoir s’initier au discours académique», se désole celui-ci.

Étudier sans le baccalauréat…

Pour ceux qui se poseraient la question : «Y a-t-il une vie sans le bac ?» Bien sûr et heureusement ! Mais le premier conseil à donner à un bachelier, et probablement la solution la plus «sage», est bien entendu de le repasser. La plupart des redoublants l’obtiennent l’année suivante. Pour ceux qui veulent poursuivre leurs études sans le bac, c’est possible. Recalés ou non au bac général ou technologique, les jeunes peuvent s’orienter vers une formation professionnelle. Plusieurs formules existent : les formations diplômantes d’un côté et les formations qualifiantes. Dans tout le Maroc, certains établissements accueillent des lycéens d’enseignement général et technologique et des étudiants de première année, en vue de préparer un diplôme professionnel (CAP, BEP, Bac Pro ou BTS). Les élèves peuvent se renseigner directement auprès de l’établissement qui dispense la formation souhaitée, en expliquant leur projet. Aujourd’hui, les centres OFPPT (Centre de formation professionnelle) font preuve d’une grande ouverture et mettent en place des parcours individualisés de formation. Enfin, l’élève non diplômé pourra opter pour l’alternance et travailler tout en étudiant. Il est à noter que le niveau bac peut être demandé (il correspond à une moyenne d’au moins 8/20). Ils peuvent s’adresser au préalable à l’OFPPT. Certains centres placent eux-mêmes leurs étudiants en entreprise.
Article de: lematin

Brahim Bouaouam

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