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Canada: McDonald's recrute au Maroc

A Marrakech ou ailleurs dans le royaume chérifien, une franchise de McDonald's au Canada recrute sans hésitation la main d'oeuvre pour ses restaurants. Des raisons conjoncturelles, économiques et culturelles expliquent ce choix.
       
Il y a quelques mois, la franchisée McDonald's pour les restaurants de Val-d'Or, Amos et La Sarre [Ouest du Québec], Isabelle Leblanc, étaient très réticentes à l'idée de parler à la presse canadienne de son ouverture vers la Maroc. Finalement, c’est à Radio Canada qu’elle accorde un reportage.
« Nous sommes très heureux d’accueillir 21 travailleurs provenant du Maroc qui se joindront à nos équipes des restaurants de Val-d’Or et d’Amos », confie Mme Leblanc. Omar El Harda, déjà sur place, est venu tout droit de Marrakech. Marié et père d’une petite fille, la décision de partir n’a pas été facile pour lui. « On a pris notre temps pour réfléchir », dit-il. Chaque mois, Omar envoie un peu d’argent à son épouse pour acheter des vêtements et des jouets à leur fille et lui payer des ballades de temps en temps. « Vraiment, j'aimerais bien le faire avec elle. Mais c'est ça la vie, je suis loin d'elle, mais.... c'est pour son bien », se résout-il, souhaitant entreprendre des démarches pour que sa famille le rejoigne au Canada.

Pénurie de main d’œuvre

          Aller chercher la main d’œuvre jusqu’au Maroc, « ce n'est pas une surprise », estime Isabelle Leblanc. En cause, le boom minier que connait la région d’Amos. Les mines y accordent de bonnes conditions salariales qui attirent la majorité des travailleurs. Résultat : les commerces et autres secteurs comme la mécanique, connaissent une pénurie de main d’œuvre bon marché.
« J’ai dû explorer d’autres avenues pour continuer à offrir à nos clients un service hors pair, confie Mme Leblanc. Moi ça faisait deux ans que je ressentais la pénurie, puis la dernière année ça a été encore plus difficile, explique-t-elle. C'est certain que pour mon entreprise, je veux m'assurer que les clients soient bien servis, les clients s'attendent toujours au même service ».

Le Français, un atout

         Dans la région Ouest du Québec, Isabelle Leblanc n'est pas la seule franchisée de McDonald's à avoir eu recours à la main d'oeuvre étrangère. D'autres restaurants se sont tournés vers les Phillipins. Seulement, des cours de français sont nécessaires pour ces derniers, ce qui entraine parfois des coûts supplémentaires pour l'employeur.

           Mme Leblanc dit avoir dépensé pas moins de 3 000 dollars pour chacun de ses employés marocains, mais estime que cela en vaut la peine, d'autant que les Marocains ont de bonnes notions en Français.

         Pour recruter localement, cette chef d'entreprise dit avoir tout essayé : « tous les sites Internet, les journaux, les panneaux dehors [à l’extérieur du restaurant, ndlr], les panneaux à l'intérieur, on a fait aussi des encarts qu'on a mis dans des sacs, référer un ami par nos employés ». C’est après en avoir donné la preuve au gouvernement, qu’elle a obtenu l’autorisation d’embaucher de l’étranger. Et le maire de la ville ne voit aucun inconvénient à l’intégration de la communauté marocaine dans cette région du pays qui, dit-il, « a toujours été accueillante et hospitalière ».
Article de : yabiladi

Brahim Bouaouam

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