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Quand les entreprises s’impliquent dans la formation des cadres

De plus en plus de grands groupes organisent des formations diplômantes avec des universités locales. L’objectif est simple, trouver des nouveaux diplômés immédiatement opérationnels.




Il y a un an, l’Université internationale de Casablanca (UIC) et HP CDG IT Services Maroc lançaient un vaste programme de formations diplômantes dont un Executive MBA avec pour objectif l’innovation, la recherche de l’excellence ainsi que le développement des talents. Autre exemple plus récent, Intel Levant North Africa vient d’annoncer son partenariat avec l’Ecole Mohammédia des ingénieurs (EMI) pour développer des programmes basés sur la nouvelle carte Intel Galileo. Le but étant de mettre la puissance de la technologie Intel dans les mains d’autant d’étudiants et de formateurs que possible. A noter qu’il s’agit d’un vaste programme qui vise 17 universités dans le monde. L’EMI a été choisie parmi ces différents établissements.
C’est dire que depuis quelques années, on constate une multiplication des partenariats écoles/entreprises dans le domaine de la formation. Quelle est la raison ? Ce n’est pas par simple altruisme des entreprises. L’objectif est simple, trouver des nouveaux diplômés immédiatement opérationnels. En effet, une telle approche permet de remédier à l’inadéquation formation/emploi à l’origine d’un taux de chômage élevé chez les lauréats des universités en particulier.  
Par exemple, le groupe Veolia Environnement Maroc avait lancé en 2005 une licence professionnelle en assainissement en milieu urbain en partenariat avec les universités de Limoges, Cadi Ayyad de Marrakech, Abdelmalek Essaâdi de Tanger/Tétouan et Hassan II de Mohammédia. Ce cursus a pour principal objectif de former des professionnels aux métiers de l’environnement et, plus précisément, à l’assainissement en milieu urbain. Ce dernier étant un métier encore nouveau, on trouvait rarement des agents maîtrisant ce domaine.
Microsoft est également réputé comme précurseur dans le domaine des partenariats avec le monde estudiantin.Rappelons que la firme avait ouvert il y a quelques années les portes de son académie aux lauréats des écoles de commerce publiques (genre ISCAE, ENCG...) et privées ainsi qu’à ceux des universités marocaines.  Après la sélection effectuée en partenariat avec les établissements concernés, les candidats retenus avaient suivi une formation de deux ans qui devait leur permettre d’acquérir les connaissances et compétences nécessaires dans différents métiers de la multinationale, entre autres la technique, la vente et le marketing.
Pour la première année, le programme international Microsoft Academy for University Hires alterne des formations théoriques avec des stages d’observation rapprochés. Plus précisément, les enseignements comprennent 10 semaines de formation dans divers pays européens et sur le campus de Microsoft à Redmond aux Etats-Unis, et 42 semaines de pratique dans la filiale du pays d’origine. D’ailleurs, les candidats retenus avaient signé un contrat à durée indéterminée dès le début du stage.
Par cette démarche, Microsoft dit vouloir s’appuyer sur le vivier local des écoles publiques et privées marocaines et leur offrir des débouchés de qualité, tout en identifiant les meilleurs potentiels susceptibles de tirer le meilleur d’une formation interne de haut niveau.
Le suivi des stages est essentiel
Dans l’absolu, les entreprises s’impliquent dans l’élaboration des programmes pédagogiques, participent au recrutement des étudiants et aux décisions stratégiques et mettent leurs cadres à la disposition de l’université pour un certain nombre de disciplines. Ces cadres viennent ainsi compléter la formation académique ou théorique par leur expertise sur le terrain. Ils participent notamment à la réduction de l’écart entre les exigences du monde du travail et les disciplines enseignées.  
Outre le volet académique et pratique, les entreprises travaillent sur le comportemental. Un aspect important sur lequel l’université n’est pas outillée. Bien évidemment, ces formations sont complétées par des stages obligatoires en entreprise.
Il est clair que pour les étudiants qui ont accès à ces cursus, l’accès à un emploi dès l’obtention du diplôme est garanti. La réussite dépend cependant du suivi. Souvent, de tels projets peinent à durer parce que le suivi des stages n’est pas fait avec sérieux. 
De plus, au niveau des universités, le nombre, parfois dérisoire des participants, ne permet pas d’assurer la continuité de telles formations. Pour autant, ce type de partenariat est appelé à se multiplier tant les entreprises, dont certaines d’entre elles ont directement ouvert leur propre académie, se montrent décidées à réduire le déficit des ressources humaines compétentes auquel elles sont confrontées.

Brahim Bouaouam

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