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Chapitre II : LE CALCUL DES COUTS COMPLETS


  1. Principes généraux et définitions

1.1. Les différents types de coûts

Il existe divers types de coûts. Un coût au sens général du terme est un regroupement de charges
qui peut correspondre :
-
  • à une fonction de l'entreprise : production, distribution, administration, ... ou en descendant



plus dans le détail, étude, fabrication, vente, après-vente, ... ;
à un moyen d'exploitation : magasin, usine, rayon, atelier, bureau, machine ou poste de travail ;
  • à une responsabilité, d'un directeur, chef de service, contremaître, ... ;
  • à une activité d'exploitation : famille de produits (marchandises, biens fabriqués, services rendus), produit individualisé, ou stade d'élaboration d'un produit (étude, achat, production,

distribution, ...).
En ce qui concerne les coûts des produits d'entreprises de production ou de transformation, on
distingue en particulier en comptabilité analytique :

les coûts de production, représentant tout ce qu'ont coûté les produits semi-ouvrés ou finis,
  ou les services créés par l'entreprise, c'est-à-dire le coût des matières, fournitures et services
  consommés et des autres coûts engagés par l'entreprise au cours des opérations de production,
  jusqu'au stade qui précède immédiatement leur stockage éventuel et/ou leur vente ;
les coûts de revient (terme qui a remplacé le terme traditionnel de prix de revient) des pro-
  duits vendus qui, outre le coût des produits pris en stocks, incluent une quote-part appropriée
  de charges "hors production", soit généralement des charges financières et des charges de recherche et développement, d'administration et de distribution ;
On parle de calcul de coûts complets lorsque ces coûts calculés tiennent compte de toutes les
charges supportées par l'entreprise, de coûts partiels lorsqu'on ne prend en compte dans le calcul
qu'une partie de ces charges : soit les éléments directs, c'est-à-dire afféctables sans ambiguïté
aux produits, soit les éléments variables, c'est-à-dire variant proportionnellement avec les quantités produites ou vendues. On reviendra ultérieurement sur les définitions plus précises de ces
termes.

Les coûts peuvent être calculés ex post : ce sont des coûts constatés ; on parle aussi de coûts els ou historiques.
Ils peuvent être calculés ex ante : ce sont des coûts préétablis qui serviront, le moment venu de
normes, d'objectifs ou de simples prévisions. Selon leur objet, ils sont désignés par coûts stan-
dard, devis, budgets de frais, coûts prévisionnels.

1.2. Eléments de base du calcul des coûts

En principe ce sont les charges de classe 6 de la comptabilité générale, c'est-à-dire relatives à
l'exploitation de l'exercice, qui sont reprises et ventilées par la comptabilité analytique pour le
calcul des coûts.
Mais en fait, parmi ces charges, certaines sont considérées comme non incorporables. Il s'agit
essentiellement des amortissements de frais d'établissement et de charges qui ne présentent pas
un caractère habituel dans la profession et doivent être considérées comme un risque (prime
d'assurance-vie, provision pour dépréciation ...).
D'autres charges dites supplétives peuvent être prises en compte ; on désigne sous ce vocable les
charges fictives correspondant à la rémunération des capitaux propres de l'entreprise, et le cas
échéant à la rémunération du travail de l'entrepreneur individuel non salarié, qui n'est pas fiscalement déductible ni inscrite en charge de la comptabilité générale.
D'autres charges comptables, enfin, sont modifiées lors de leur prise en compte dans le calcul
des coûts parce qu'elles apparaissent comme trop conventionnelles ou induites par des considérations fiscales : c'est essentiellement le cas des amortissements, lorsqu'ils sont très différents de
la dépréciation économique réelle des biens et que cette dernière peut être évaluée. Des amortissements "économiques" peuvent alors être substitués aux amortissements comptables d'origine
fiscale dans les calculs de coûts.

1.3. La période de calcul

Le calcul des coûts peut concerner un objet ou un groupe d'objets bien individualisés. C'est ce qui se passe dans le cas de produits fabriqués à l'unité ou en très petit nombre : construction d'un barrage, d'un pont ou d'une usine, par exemple.
Dans le cas d'une fabrication en série, il est difficile, et généralement impossible, d'individualiser un lot ou une unité du produit.
On préfère alors définir une période de calcul, le coût de production du produit devenant alors le quotient d'une somme de charges recensées durant la période par le nombre d'unités produites (c'est-à-dire sorties du cycle de fabrication) dans le même temps.

En comptabilité générale, la fréquence de calcul des résultats n'est généralement qu'annuelle. Or, l'utilisation d'une comptabilité analytique comme outil de contrôle implique une périodicité qui ne peut guère être supérieure au mois. Il en résulte que pour toutes les charges constatées en comptabilité générale et qui concernent une période supérieure au mois, il est nécessaire de répartir la charge par la méthode dite de l'abonnement. Un amortissement annuel de 1 200 sera
par exemple réparti par cette procédure en une charge d'abonnement mensuel de 100. Si la charge n'est pas connue à l'avance au moment où l'on établit les comptes analytiques d'une période, il est nécessaire d'introduire dans ces comptes une charge estimée. Il en va de même des
charges que la comptabilité générale mettrait trop de temps à fournir. Le comptable introduit alors dans le système d'analyse des éléments approchés, quitte à faire ensuite apparaître la différence lorsqu'il souhaitera, par souci de vérification, confronter les résultats donnés par la comptabilité analytique à ceux de la comptabilité générale (comme on le verra au § 3).

Brahim Bouaouam

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